Mais que fait votre chien quand vous n’êtes pas là ? France-Ouest

CORRESPONDANCE À LILLE, STÉPHANE DUBROMEL


Des « profils types » de chien
Fixé au collier de Lilou, un petit boîtier clignote rouge. Il envoie des données aux ingénieurs de la société dans le but de créer des profils types de chiens.
L’application informe en temps réel le propriétaire. (Captures d’écran : Jagger et Lewis)
Sur le téléphone de son propriétaire, une application donnera en temps réel des informations sur le comportement de l’animal, indiquant s’il va bien ou s’il a un comportement suspect.
« Nous nous distinguons par le nombre de comportements détectés, comme marcher, le repos, courir, qui sont simples. D’autres sont plus complexes, comme manger ou boire. Il y aura vingt comportements analysés », précise Claude Béata, vétérinaire comportementaliste qui participe à l’élaboration de ce collier.
Claude Béata est vétérinaire comportementaliste. (Photo : Stéphane Dubromel)
Pesant 30 grammes et mesurant 5 centimètres, le boîtier comporte un accéléromètre, un gyroscope, un magnétomètre et un micro. De quoi cerner les comportements du chien dans son environnement.
« Ce collier n’est pas un moyen d’espionner le chien, mais une sentinelle bienveillante du bien-être », résume Claude Béata.
Les vétérinaires intéressés
De fait, les informations tombent sur l’écran du téléphone mais c’est au propriétaire de donner suite et d’agir pour le bien-être de son animal. « La psychiatrie vétérinaire est très récente, et manque parfois d’éléments objectifs. Avec ce collier, on peut quantifier l’activité. »
Par exemple, un chien qui halète beaucoup à la maison, seul, peut-être signe d’anxiété et cacher quelque chose de pathologique.
Des ingénieurs analysent le signal enregistré par le boîtier, mais aussi les captations vidéo. (Photo : Stéphane Dubromel)
Les États-Unis jamais en retard dans l’innovation ont réservé un excellent accueil à ce collier lors du dernier CES (Consumer Electronic Show), le grand salon des innovations technologiques grand public à Las Vegas. La start-up lilloise table sur 50 milliards d’objets connectés d’ici 5 ans, et sur les 7 millions d’animaux domestiques vivant en France... Un gros potentiel.
Les vétérinaires, eux, sont dans l’ensemble enthousiastes et voient dans ce collier un moyen de collecter des données comportementales. Et de prévenir plutôt que guérir.